Jouissance gratuite du logement & fixation de la PC
Dans un arrêt rendu le 13 avril 2022, n°20-22.807, la Cour de cassation rappelle les critères de détermination pour fixer le montant de la prestation compensatoire et exclut celui de l’attribution à titre gratuit du logement familial.
En l’espèce, les conseillers de la cour d’appel ont rejeté la demande de prestation compensatoire de l’épouse aux motifs qu’elle a bénéficié de la jouissance gratuite de l'ancien domicile conjugal depuis près de sept ans.
Conformément aux dispositions des articles 270 et 271 du code civil, la Cour de cassation rappelle que l'avantage constitué par la jouissance gratuite du domicile conjugal accordée à l'épouse au titre du devoir de secours n’a pas à être pris en considération pour apprécier l'existence d'une disparité créée par le divorce dans les conditions de vie respectives des époux.
En effet, il appartenait aux juges du fond de déterminer les ressources à prendre en compte pour chiffrer une éventuelle prestation compensatoire, laquelle n'existera que lorsque les mesures provisoires auront cessé. Or, sous cet angle, il est acquis depuis longtemps que tous les avantages liés aux mesures provisoires cesseront une fois le divorce prononcé, c'est-à-dire lorsque la prestation compensatoire sera due.
L’adoption par les juges du fond d’un raisonnement antinomique avec la jurisprudence constante de la Cour de cassation, peut sembler s’inscrire dans une volonté de leur part d’affirmer une position contraire pouvant consister à sanctionner un comportement dilatoire visant à allonger inutilement la procédure dans le but de continuer à bénéficier des avantages procurer par les mesures provisoires.
Malheureusement, un tel raisonnement laisserait beaucoup de subjectivité dans l’appréciation du « dilatoire fautif » conduisant alors à de fortes incertitudes sur les conséquences juridiques de cette interprétation…
C’est pourquoi le critère de la Cour de cassation semble préférable.
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